• Enseigner le lexique C2 et C3

    Une conférence de Véronique Boiron m'a permis de découvrir un nouveau mode d'enseignement du lexique. Cela m'a interpelée et ouvert les yeux sur une pratique simple et logique.

    ENSEIGNER EXPLICITEMENT LE LEXIQUE

    12 grands principes par Véronique Boiron

    1) Etre soi-même rigoureux dans son langage au quotidien (supprimer les reprises pronominales « le chien il a mordu…, sujet inversé « a-t-il fait son travail ? », pas de « ouais »…) mais aussi de manière plus exacerbée, ponctuellement. Ne pas hésiter à jouer à se vouvoyer le matin à l’accueil (par exemple), à parler avec chic « Monsieur… ; double négation ; … ». Les enfants adorent ce moment et le réinvestissent en autonomie. 10 min suffisent. S’enregistrer est un bon moyen de se rendre compte de ses défauts de langage…

    2) Proposer un enseignement massé plutôt qu’une séance de vocabulaire hebdomadaire (45min/jour pendant une semaine). Les élèves comprennent ainsi la notion beaucoup plus rapidement  que hors contexte. Calcul du temps sur l’année (1 séance/semaine = 30h en version basse= 7/8 semaines complètes). (TRS = 1 jour entier de voc). Ex : tous les jours pendant une semaine sur 1 thématique en lien avec la littérature, l’histoire… Travailler en réseau. Adjectifs, verbes, mots grammaticaux. Les mots fonctionnent ensemble.

    3) Enseigner le lexique en réseau. Bannir le mot du jour, les listes de mots décontextualisées, les entrées de travail par les notions « synonymes, antonymes » …. Convocation permanente des synonymes, adjectifs, mots de la même famille dans le contexte, en réseau avec les autres mots… Manipuler avant de nommer. Ex : donner 2 textes mêmes aux 2 moitiés de classe (1 avec adj, 1 sans). Lecture et discussion sur intérêt utilisation adj.

    4) Travailler en priorité les mots les plus fréquents et les plus polysémiques. Les mots doivent « parler » aux élèves, renvoyer à une lecture, un souvenir de classe.

    5) Ne pas se limiter aux substantifs (noms). Verbes = 40% du lexique (faire de la peinture = peindre)

    6) Favoriser l’apprentissage du vocabulaire de compréhension (« passif »). Ne pas exiger que ce vocabulaire « passif » devienne actif.

    7) Récupérer des mots appris de manière incidente (« moufle » en hiver). Créer des jeux (mémory) pour ancrer ce lexique.

    8) Objectif définis (et pas simplement exposition aux mots). Définir les mots utilisés en classe (surligner, faire de la grammaire…). Penser une programmation par cycle :

    - lexique fondamental (le plus polysémique)          - lexique utile            - lexique inutile

    9) Proposer des temps d’automatisation, longs, nombreux et espacés (une fois enseignement massé fait) pour faciliter la mémorisation du lexique. Ne pas zapper, répéter pour stabiliser.

    10) Prendre appui sur des textes scientifiques ou littéraires.

    11) Proposer quotidiennement un rituel culturel de 1 à 5 min : lire un poème, un conte, un album, un chapitre d’un roman…et dire aux élèves, avant de lire, qu’ils pourront dire leur mot / phrase préféré après. Film = grand pourvoyeur lexique. Lire 5 / 6 fois le même poème, la même histoire. Placer ce moment dès le début de la journée.

    12) Proposer des séquences de contextualisation/décontextualisation/recontextualisation

    Travail autour d’un mot plus particulièrement. Ex : prendre

    S1 : contextualisation (ex de chaque élève de l’utilisation de ce verbe « prendre une douche »)

    S2 : décontextualisation avec d’autres exemples 

    S3 : recontextualisation (quand l’utilise-t-on dans la vie quotidienne ?)

    S4 : trouver des synonymes (se doucher…)         S5 : jouer avec les comparaisons

    TE = fleur / TE manipulable avec volets à soulever pour se poser Q (cocotte)      

    EVAL = oral, résumé texte…


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